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Ecurie Kevyn Thonnerieux

Actualités de l'écurie Kevyn Thonnerieux, entraîneur et driver de chevaux de courses

Confinement saison 2

Nous y sommes. Le gouvernement a décrété un nouveau confinement sans grande surprise avec la progression grandissante des cas de COVID-19 à travers tout le pays, il fallait prendre des mesures, qu’elles plaisent ou non, pour ralentir l’épidémie. Les courses hippiques seront moins impactées pour le moment, le huis clos a été renforcé comme lors du déconfinement, mais nous pouvons continuer à exercer notre métier normalement tant que les réserves du PMU nous le permettent.

Normal, il n’y a plus rien de normal dans ce bas monde en 2020, la vie de tous les Français a été bousculé, nous avons été obligé de modifier nos habitudes et d’apprendre les bons gestes pour vivre avec ce virus. Notre métier, comme tous les métiers, a dû s’adapter également, rien n’est simple ni facile, mais nous nous devons de faire avec pour éviter une propagation plus importante de l’épidémie. Rien n’est simple non plus financièrement, l’arrêt des courses et la baisse des allocations ont entrainé une chute de l’ordre de 20 à 30% du chiffre d’affaires de l’ensemble des professionnels, beaucoup d’entre nous ne s’en remettront jamais, les premiers effets se feront certainement sentir en 2021. Cette perte sèche ne pourra jamais être comblée, surtout sans l’aide de l’état, nous avons été l’un des seuls corps de métier à ne pas recevoir d’aide, pourtant très attendue et espérée par l’ensemble de la filière. Nous avons dû faire le dos rond et nous devons nous préparer à le faire une seconde fois si le pire devait encore arriver.

Pourtant, nous pouvons constater tous les jours, que cela soit au supermarché ou dans l’achat du grain, du sable ou autres pour nos chevaux, que personne ne s’est adapté à la crise, chacun pour soi, il faut bien que l’économie reprenne le dessus, hors de question d’adapter ses tarifs par rapport aux portefeuilles des plus précaires. Les prix peuvent même s’envoler, comme ce fut le cas lors de la vente d’automne 2020 à Cabourg, nous n’avons pas réellement remarqué que nous étions en période de crise sanitaire et économique. En effet, les chevaux se sont vendus à des prix relativement élevés, le prix d’achat médian a été plus important qu’en 2019, la vente a été bien plus lucrative que l’an passé alors que l’offre était beaucoup moins importante que les années précédentes. Aucune logique mais tant qu’il y aura des acheteurs à ces tarifs, personne ne peut s’y opposer. L’ensemble de la filière devra, à un moment donné, se poser les bonnes questions, nous ne pouvons plus acheter des chevaux à des prix hors marché alors que dans le même temps, nous avons dû faire face à une double baisse des allocations en deux ans. En toute logique, les prix des chevaux auraient dû baisser de 20 à 30% comme les allocations. Tout cela peut paraître bien utopiste, cela pourrait exister dans un monde parfait mais il n’est pas encore arrivé, et à priori, vu le monde actuel, il n’est pas prêt de débarquer.

Nos dirigeants devront également revoir les conditions de courses dans certaines catégories car avec la baisse des allocations, il devient de plus en plus dur de monter nos chevaux en gains. Les plus belles épreuves se courent avec très peu de partants, les chevaux d’âges se font de plus en plus rares, certes, la crise n’est certainement pas responsable de tous nos maux mais un jour ou l’autre, il faudra sérieusement se pencher sur ce problème. La commission des programmes a du travail devant lui, il faudra adapter les conditions de courses avec nos allocations d’aujourd’hui.

Inutile de pleurer sur notre sort, nous sommes tous logés à la même enseigne, les bars, restaurants et discothèques sont encore bien plus à plaindre, ils sont dans une telle situation que peu d’entre eux pourront s’en sortir. Pour notre part, nous n’avions pas vraiment anticipé un nouveau confinement, mais au vu de la conjoncture, nous avons préféré réduire la voilure. Notre but était ne pas avoir trop de chevaux durant l’hiver, conserver seulement les meilleurs, nous avons été suivis par nos fidèles propriétaires qui ont parfaitement compris la situation. Pourtant, malgré la crise, beaucoup d’entre eux souhaiteraient encore investir, nous devons les freiner pour le moment, sachant que les opportunités ne manqueront pas l’an prochain. Il faut juste patienter et attendre les beaux jours, qui nous l’espérons, reviendront peut-être un jour. L’espoir fait vivre.

 

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