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Ecurie Kevyn Thonnerieux

Actualités de l'écurie Kevyn Thonnerieux, entraîneur et driver de chevaux de courses

Qui veut la peau du soldat Hippique ?

A compter du 11 mai, les socioprofessionnels en France auront l’autorisation de fouler à nouveau les pistes de l’hexagone, les pouvoirs publics ont donné leur feu vert sous condition de bien respecter le cahier des charges sanitaire. Les dispositions mise en place par les sociétés de courses devront être scrupuleusement tenues, le huis clos sera de rigueur tant que l’épidémie ne sera pas éradiqué. C’est avec un grand plaisir que nous allons retrouver nos champs de courses régionaux, nous pourrions avoir un grand sourire et sauter de joie, pourtant l’heure n’est pas à la fête, l’ambiance ne s’y prête pas. Nous savons notre profession en grand danger et l’avenir s’annonce incertain pour beaucoup d’entre nous.

 

 

Difficile de trouver les mots justes pour qualifier les négociations entre nos instances et l’Etat, il faut savoir rester mesuré et prendre le recul nécessaire pour ne pas se laisser aller à des paroles que l’on pourrait regretter par la suite. Vous connaissez tous la situation, inutile de la rabâcher, l’Etat n’a pas daigné aider nos courses hippiques. Pire. Ils ont même profité de l’aubaine pour opérer un certain chantage auprès de nos dirigeants. Aucunes aides directs, nous bénéficierons d’un étalement des taxes fiscales sur les enjeux (de l’ordre de 150 Ms) en fonction des résultats du PMU d'ici l'automne. Nous serons l’un des seuls secteurs d’activité à ne pas bénéficier du soutien du gouvernement dans cette période de crise quoi qu’en disent nos dirigeants. Les sociétés-mères auront juste la possibilité d’emprunter auprès de la BPI, nous allons donc courir à crédit dans les prochaines semaines avec certainement une baisse des allocations de l’ordre de 10 à 25 % à la clef. L’Etat a même proposé la fermeture d’un tiers des hippodromes en France, ils réclament également une réforme totale du PMU (la fin du GIE pour une SA peut-être ?) ce qui risque de provoquer des dommages irréversibles pour beaucoup d’entre nous.

 

 

Pourquoi l’Etat n’a pas voulu mettre la main au portefeuille ? Les réponses sont multiples, mais la première est certainement due au fait que nos instances n’ont pas été capables de redresser la barre pendant trop longtemps, ils ont été rappelé à l’ordre par la cour des comptes  à maintes reprises sans que de réels efforts ne soient constatés par les divers gouvernements en place. Après la nomination de Jean-Pierre Barjon à la tête de LeTrot, la prise de pouvoir du mouvement politique d’Equistratis au conseil d’administration, nous pouvions rêver d’une éclaircie dans cette grisaille mais la guerre interne qui se joue actuellement entre les deux camps n’a pas joué en notre faveur non plus. Le gouvernement n’a pas dû vraiment apprécier ses querelles intestines qui n’avaient pas lieu d’être en cette période délicate. L’union sacrée aurait été plus judicieux pour présenter un plan de relance digne de ce nom, nos dirigeants n’ont tout simplement pas été à la hauteur de l’événement. Nous ne connaissons pas les grandes lignes de ce plan, mais force est de constater qu’il n’a pas fait mouche auprès de l’Etat. Il existe certainement des solutions pour attirer à nouveau les turfistes qui seront l’une des clefs essentielles pour permettre au PMU de redresser la barre. Par exemple, demander une dérogation concernant la séparation des masses pour aider à la relance serait peut-être une bonne solution, ainsi, les parieurs seront peut-être plus enclins à jouer avec une masse commune. N’oublions pas que 80% des points de vente du PMU ne seront pas ouverts au 11 mai, les bars n’auront peut-être pas l’autorisation d’ouvrir avant le début de l’été. Nos instances ont-ils mis ce genre de proposition sur la table lors de ce rendez-vous crucial avec les ministres des tutelles ?

 

 

La mal est fait, les courses hippiques auront bien du mal à se remettre de cette crise sans précédent, il ne sert à rien pour le moment de faire le procès à qui que ce soit. Nous n’avons pas d’autres choix que de nous y plier et de subir mais les dégâts seront considérables pour toute la profession à court ou moyen terme. Ils ne seront visibles que l’an prochain certainement, surtout si nous devions subir encore une nouvelle baisse des allocations en 2021, beaucoup d'entraîneurs mettront la clef sous la porte contraint et forcé. En attendant, nous tâcherons de faire face tant bien que mal, nous ferons le maximum pour tenir le choc, pour cela, il faudra avoir le couteau entre les dents sur la piste pour obtenir les meilleurs résultats possibles.

 

 

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