Actualités de l'écurie Kevyn Thonnerieux, entraîneur et driver de chevaux de courses
23 Février 2019
Même aujourd’hui, en 2019, le sud-est traîne encore une mauvaise réputation. Pour beaucoup de turfistes, nous sommes tous des mafieux n’hésitant pas à s’arranger entre nous pour gagner des courses à tour de rôles. La liste des superlatifs nous concernant est tellement longue qu’il nous faudrait des heures pour les énumérer, les réseaux sociaux s’en donnant à cœur joie.
Comment convaincre une partie de l’opinion publique que tous ses ragots ne sont pures inventions, à la limite des légendes urbaines d’autrefois. Inutile d’essayer de prêcher des convaincus, nos détracteurs trouveront toujours à redire. Chaque hiver sur la Riviera, nous avons droit aux mêmes rengaines durant le meeting. Pourtant, il n’y a pas d’amis sur la piste, c’est la guerre, chacun a le couteau entre les dents, personne ne se fait aucun cadeau. Ne croyez pas qu’un professionnel laisserait filer une course pour faire plaisir à un ami ou faire un coup au jeu. Les années 70 sont loin derrière nous, ses mœurs ne sont plus d’actualité, bien que beaucoup de turfistes puissent encore en douter.
Certains faits peuvent interpeller, nous ne pouvons pas le nier, mais qui n’ont absolument rien à voir avec la profession. Comment reprocher aux entraîneurs et drivers, les enquêtes diligentés par les commissaires, les disqualifications litigieuses ou encore les décisions prises par le starter au départ. Les plus critiqués et mis sur le gril sont bien sur les commissaires, coupables aux yeux de la France turfiste, de prendre des décisions à la tête du client, en fonction de leurs amitiés avec des professionnels. Pures fantasmes, décider c’est interpréter, comme les arbitres dans le football, ils peuvent donc se tromper et interpréter différemment de nous.
Les socioprofessionnels de la région n’ont plus à prouver leurs intégrités et surtout par leurs talents, à commencer par YAB, plusieurs fois têtes de liste des entraîneurs en France, vainqueur d’un prix du Cornulier et toujours redoutable lorsqu’ils se déplacent à Paris. Cet hiver encore, Yannick-Alain Briand a remporté pas moins de sept épreuves sur la cendrée de Vincennes. Romuald Mourice et Nicolas Ensch se sont également mis en valeur, le premier a glané un Quinté, quant au second, il s’est offert un groupe III. Même notre petite écurie s’est permis de briller sur le plateau de gravelle avec Espoir du Marny.
Se défaire d’une réputation n’est pas simple, les ragots et les propos désobligeants sont monnaie courante, surtout à l’heure des courses 2.0. N’oubliez pas que les chevaux sont avant tout des êtres vivants, avec des jours sans, comme les entraîneurs, les drivers et même les commissaires. Il faudra encore du temps avant de ne plus être étiqueté de mafieux ou de tricheurs, même si nous essayons d’être le plus transparent possible pour que ces suspicions cessent une bonne fois pour toute.